Jean d'ESPARBÈS
Gouache sur papier.
Signée en bas à gauche.
Dimensions 45x55cm.
Oeuvre originale et unique.
Peintre et poète.
Verneuil-sur-Seine 9 mars 1899 - Montmartre 4 décembre 1968.
Son père Georges était conservateur du palais de Fontainebleau, admirateur et historien du Ier Empire ; il fut également un familier du Chat Noir et l’auteur d’une pièce du théâtre d’ombres “Roland à Roncevaux”, sur une musique de Charles de Sivry, Paul Delmet prêtait sa voix à Roland.
La jeunesse de Jean d’Esparbès se passe dans le château, au milieu des fêtes réunissant tous ceux qui comptent à cette époque.
D’Esparbès rencontre Renoir, et fait avec son père une visite à Antibes, chez Pierre Bonnard.
Très tôt il manifeste le désir d’être peintre, son père lui permet d’utiliser une pièce du pavillon des Aumôniers.
Durant la guerre, trop jeune pour être mobilisé, il assiste aux cours de l’Ecole des Arts Décoratifs.
Il connaît la grande époque de Montparnasse, rencontre Derain, Modigliani, Pascin et même Lénine.
En 1928, il est au 55, rue de Douai, et en 1929 s’installe sur la Butte, au 72 rue Lepic, puis rue du Mont Cenis face à l’ancienne maison de Mimi Pinson, où habite encore sa veuve.
Il devient une des figures locales et fréquente le restaurant chez Pomme, au coin de la rue Tholozé et de la rue Lepic, lieu de rencontre des montmartrois et parisiens célèbres, ainsi que chez Barbe.
Il se lie d’amitié avec Francis Carco, Roland Dorgelès, Gen Paul, Céline, Marcel Aymé.
En 1936 il prend l’atelier du 36, rue Saint-Vincent que l’on atteint par l’escalier couvert de vignes, grimpant le long du mur du cimetière Saint-Vincent.
Le sculpteur sur bois Petit-Pierre et le graveur Henri Landier sont ses voisins.
Son ami Marcel Aymé écrit “ ..dans ses portraits, ses compositions, il explore un monde secret s’exprimant sur sa toile dans une tonalité vert trouble qui paraît être la couleur de ses rêves”.
Hormis quelques natures mortes, les figures humaines constituent la majeure partie de son œuvre : autoportraits et portraits, arlequins, musiciens, joueurs d’échecs, saltimbanques, noces de campagne, masques, don Quichotte, scènes de la Bible, maternités ; les paysages sont rares et toujours habités.
Hanté par la mort, ses compositions sont mélancoliques, à son image ; mais on ressent une grande tendresse dans certaines œuvres, notamment devant ses “enfants endormis”.
De 1919 à son décès, il participe à de nombreuses expositions.
Il débute aux Indépendants en 1920.
En 1924, le Salon d’Automne expose un “Jeu de Massacre” conservé au Musée de Strasbourg ;
en 1928, au même Salon “la Passion chez les fous” ;
pendant la guerre il expose chez André Coste, 102 rue Lepic ;
de 1947 à 1950, il participe à l’exposition collective itinérante “Montmartre de jadis à aujourd’hui” dans de nombreuses villes de France et jusqu’au Vietnam ;
en 1963 grande exposition avenue Matignon, sans suite car le marchand Léandre Quesnel, ancien commissaire de police à Montmartre aujourd’hui décédé, n’admet pas que le peintre continue à exposer et à vendre dans les bistrots de la Butte, notamment chez son ami qui tient le café “Le Rêve” ;
il expose une dernière fois une tête de “Beethoven” au Salon de Toile en 1968, au 7 rue du Mont Cenis.
Le 24 octobre 1970 une plaque est apposée sur le mur du 36 rue Saint-Vincent, en présence de Giula sa veuve, qui rappelle que Jean d’Esparbès était grand commandeur du chapitre artistique de la Butte Montmartre.
En 1972 le Salon des Indépendants, dont il fut Sociétaire, lui rend hommage dans le catalogue, et fait une exposition posthume.
Rétrospective au Musée de Montmartre, en été 1988 avec une préface d’Antoine Blondin dans le catalogue édité par les Editions A. Roussard, qui était le commissaire de l’exposition.