Liste de produits par fabricant TOULOUSE-LAUTREC Henri

Henri (Marie Raymond) de TOULOUSE-LAUTREC-MONTFA

Si un peintre peut être identifié à Montmartre, c’est bien Henri de Toulouse-Lautrec, marquant l’une des apogées de la grande époque et réunissant autour de son nom les deux symboles emblématiques de la Butte, la peinture et la fête, Lautrec et le cabaret du Moulin-Rouge. Homme témoin de son temps par excellence, aux talents multiples, il sut mener sa barque avec une rare intelligence. L’homme, issu d’une vieille famille aristocratique dont les mariages consanguins eurent une grande responsabilité dans ses tares physiques, était une personnalité complexe. Aristocrate, il sut néanmoins comprendre le côté commercial des affiches dans ses relations avec ses clients. Car il ne faut pas oublier qu’aussi bien le Chat Noir de Salis que le Mirliton de Bruant et que le Moulin-Rouge étaient des machines à profits. On y mettait du talent certes, mais c’était du commerce. Cependant, cette compréhension n’a jamais impliqué une quelconque facilité ou compromission de la part du peintre. Il convient également de replacer sa courte carrière dans l’ambiance assez extraordinaire de cette époque travaillée par les multiples courants d’une vie culturelle qui fut rarement aussi intense. “Je ne suis d’aucune école proclamait-il. J’admire Degas et Forain”.


Peintre, dessinateur, lithographe. Albi 24 novembre 1864 - Château de Malromé 9 septembre 1901.Il est né en l’hôtel du Bosc, chez ses grand-tantes. Descendant des comtes de Toulouse qui, lors de la croisade des Albigeois, avaient résisté à Simon de Montfort. Son père, ancien officier des lanciers, marié avec Marie Tapié de Céleyran sa cousine germaine, l’emmène à Paris à l’âge de six ans. Ils habitent l’hôtel Perey, cité du Retiro. Etudes au lycée Fontanes (Condorcet) jusqu’en 1875 ; il avait déjà commencé à dessiner et à peindre, bien qu’il ait subi de graves ennuis de santé; il s’était cassé le fémur gauche (1878). En 1881, il fréquente l’atelier de Princeteau qui le présente à Bonnat, en mars 1882 ; il entre dans son atelier le 17 avril 1882, qu’il doit quitter en septembre ; Bonnat, fermant son atelier, conseille à ses élèves de rejoindre celui de Cormon au 10, rue Constance, qui déménage par la suite au 104, boulevard de Clichy. Lautrec se rend chaque matin, vers 9 heures, aux séances de l’atelier, qu’il anime de ses boutades et de chansons empruntées à Bruant.
Sous le nom de Monfa, il expose en 1883 au Musée de Pau. Cette même année, sa mère achète le château de Malromé. Il écrit des commentaires sur les expositions officielles ; en 1884, on l’exempte de service militaire. En juin, il habite 19 bis, rue Fontaine, chez Albert Grenier; la période académique dure jusqu’en 1886, il travaille alors le matin chez Cormon, et l’après-midi en extérieur avec Rachou. En 1885, il fréquente le Mirliton, ex-cabaret du Chat Noir, racheté par Bruant. En 1886, il loue l’atelier du 27 (21 de nos jours) rue Caulaincourt, au 3e étage à droite, qu’il cède en 1898 au peintre Albert Joseph. Suzanne Valadon habite avec sa mère et son fils Utrillo le 7, rue Tourlaque, le même immeuble en fait ; elle a alors une liaison orageuse avec Toulouse-Lautrec, qui cesse lorsqu’il apprend par hasard que celle-ci est intéressée ; Gauzi est le témoin de la scène.
Van Gogh, qui vient d’arriver, travaille chez Cormon en septembre et se lie avec Gauzi et Lautrec; celui-ci l’emmène au Mirliton. Lautrec expose aux Arts Incohérents en fin d’année, sous le nom de Tolav-Segroeg, hongrois de Montmartre, un tableau intitulé “les Batignolles trois ans et demi avant Jésus-Christ”, titre que Jean Yanne a adopté et modifié un siècle plus tard, pour l’un de ses films. Lautrec invite van Gogh chez Bruant, qui expose ses œuvres en permanence.


En 1887, il habite au 19, rue Fontaine, chez Henri Bourges. A Toulouse, aux Beaux-Arts, il expose sous le nom de Treclau. Vers le mois de mai, Lautrec fait allusion à l’atelier Cormon pour la dernière fois. En novembre, le groupe dit du petit boulevard (Lautrec, van Gogh, Anquetin et Emile Bernard) expose au Grand Bouillon 43, avenue de Clichy. 1888 Théo van Gogh lui règle un tableau “Femme assise à une table”. Lautrec présente onze numéros à Bruxelles à l’exposition des XX. En 1889, il expose au Musée de Pau puis, à Paris, au Salon des Arts Incohérents. En octobre, Oller ouvre le Moulin-Rouge et expose dans le hall “Au cirque Fernando l’écuyère”. 1890 Lautrec envoie 100F à Monet pour la souscription à l’achat de “l’Olympia” de Manet. Mort de van Gogh le 29 juillet. Théo, malade est remplacé à la direction de la galerie Boussot-Valadon par Maurice Joyant. En 1891, Lautrec et Gauzi vont au Chat Noir voir “Phryné” de Maurice Donnay. Il expose aux Indépendants dix numéros, puis au Salon des Arts libéraux. Bonnard conduit Lautrec chez Ancourt, rue Saint-Denis, pour voir des affiches, il est enthousiasmé par le procédé. Commande par Zidler d’une affiche pour le Moulin-Rouge, qui sort en fin d’année. Il participe à la Ière exposition des peintres impressionnistes chez Le Barc de Boutteville. 1892 1er bal des Quat’z-Arts à l’Elysée Montmartre. Lautrec expose aux Indépendants (“la Goulue entrant au Moulin-Rouge”), au XX et au cercle Volnay. Il voyage à Londres. 1893 expose à la galerie Boussod-Valadon avec Charles Morin, et à la dernière exposition des XX, aux Indépendants, à la 4e exposition des Impressionnistes, chez Durand-Ruel à la 5e édition de la Société des Peintres-Graveurs français. En juin, sortie de l’affiche de Jane Avril. En décembre, il revoit Suzanne Valadon au Grand Café. 1894 il habite près de son atelier rue Caulaincourt. Expose à la Libre Esthétique qui a succédé au XX, à Bruxelles, notamment une suite de lithographies avec Ibels intitulée “Café-Concert”. Séjour à Londres. Parution de l’album d’Yvette Guilbert. 1895 il fréquente de plus en plus les Natanson qui éditent la Revue Blanche. Continue à exposer et à créer des estampes. Ouverture de la galerie Bing avec des jeunes artistes, Lautrec, Signac...Il expose à l’Ecole des Beaux-Arts seize numéros pour le Centenaire de la lithographie. 1896 il présente galerie Manzi-Joyant au 9, rue Forest et au Salon des Cent la série appelée “Elles”. En fin d’année exposition d’affiches artistiques au Cirque de Reims.


1897 appartement avenue Frochot. Voyage à Londres et en Hollande. Comme chaque année, Lautrec participe à l’exposition des Impressionnistes à la galerie Le Barc de Boutteville. 1898 changement de domicile. Lautrec a ses habitudes au Bar anglais et au café Weber. Le 30 avril a lieu le vernissage de son exposition à la galerie Goupil de Londres (5 Régent Street), avec 65 numéros. 1899 Lautrec est interné à la clinique du Dr Sémelaigne à Neuilly, durant six semaines environ. Il revient à Montmartre en octobre, avec Paul Viaud chargé de le surveiller. 1900 voyage sur les côtes normandes, Honfleur Le Havre. Il s’installe à Bordeaux en octobre jusqu’en avril 1901. Expose à Bordeaux et à Budapest. 1901 début mai Lautrec et Viaud sont à Paris, le peintre fait l’inventaire de ses œuvres dans l’atelier. A la mi-juillet, ils repartent à Taussat, puis au château de Malromé. Le 9 septembre, décès de Lautrec à deux heures du matin, à Malromé commune de Saint-André-du-Bois. La tombe du peintre se trouve désormais dans le cimetière de Verdelais, en Gironde.


Texte issu du dictionnaire des Peintres à Montmartre © Éditions André Roussard - Galerie ROUSSARD